mardi 3 juin 2014

Et si on faisait le tour des Pyrénées ???


Mais pourquoi les Pyrénées?
C'est tout simplement sentimental. En effet, nous avons vécu 18 ans à Perpignan, avec le Canigou en ligne de mire, dressé tel un phare à l'horizon. Plus tard, pendant une dizaine de jours chaque été de 2001 à 2005, nous avons parcouru à pied la chaîne pyrénéenne sur le mythique GR10! Une expérience inoubliable.

23 AVRIL 2014 SOUSTONS-SALIES DE BEARN  63kms
Partis de Soustons à 11h sous un ciel mitigé, nous nous arrêtons à Saubusse, un joli village sur l'Adour. Un village un peu mort, qu'un restaurateur nouvellement installé veut réveiller. Nous déjeunons dans un bistrot 'LOU FRAP ", d'un "boudin-purée" maison à notre goût! Au moment de repartir, nous nous apercevons que nous avons oublié nos cartes IGN dans la voiture! Horreur! C'est Xavier qui nous les rapporte au rendez-vous fixé à Peyrorade, le pays du kiwi! incident heureusement résolu.
Nous reprenons la route sans difficulté jusqu'à Salies de Béarn, un joli village où nous décidons de faire étape. Nous nous installons dans le petit camping municipal puis partons faire le tour du village et quelques emplettes pour le soir.
La nuit est tranquille et l'orage qui semblait menacer, s'est heureusement éloigné. Au matin, le ciel est gris, mais nous prenons la route plein d'entrain.



Jeudi 24 Avril SALIES-LASSEUBE  77kms
Le temps se gâte pour cette 2ème Étape et nous inaugurons nos nouveaux pantalons en Goretex. Au lieu de passer par Navarrenx, nous remontons un peu sur Orthez pour changer la béquille du vélo de Michel.
A l'entrée de la ville trouvons notre bonheur et nous repartons sous la pluie ... pique-nique dans un abri bus. Arrivés à Monein, la pluie est vraiment trop forte, nous nous arrêtons dans un bar boire un chocolat chaud ... la pause s'éternise car la pluie ne cesse pas. Nous profitons du WiFi pour faire quelques recherches sur le parcours suivant et sur la météo, qui n'est pas brillante pour les prochains jours.
Nous repartons vers Lasseube, ou plutôt à la chambre d'hôtes Rancesamy, qui se trouve à quelques encablures du village et surtout à quelques côtes terribles! d'ailleurs,je mets pied à terre car c'est un "mur"! Nous arrivons trempés et fourbus chez Simon et Isabelle que nous avions connus en 2003 lors de notre périple sur le GR10. Nous avons beaucoup de choses à nous raconter depuis tant d'années ... Isabelle nous a préparé un délicieux souper , comme à son habitude.
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vendredi 25  Avril   LASSEUBE- PEYROUSE 57kms
Malheureusement, le lendemain, le temps est toujours aussi maussade et pluvieux; et c'est, harnachés de nos vêtements séchés (!) que nous quittons Lasseube vers midi pour nous diriger ver Lourdes ... ou la Vierge nous donnera peut-Être un peu de soleil!
La petite route de Lasseubeutat (D34) et Rébénacq est bien jolie mais terriblement pentue! à froid le matin, ça décoiffe!
L'Aubisque fermé! Pas de chance ...
Non, décidément, aucune visibilité sur les Pyrénées! C'est un peu décourageant.
Une petite fenêtre le long du Gave de Pau que nous longeons jusqu'à Peyrouse, 5kms avant Lourdes. Ne croyant plus aux miracles, nous préférons nous arrêter là, dans Un charmant petit hôtel "Le Ladagnous" pas cher et où nous pouvons profiter d'une cuisine pour faire notre dîner, avec vue sur le Gave soudain ensoleillé (Il était temps!) . Les propriétaires sont très sympathiques et le site bien agréable.

samedi 26 PEYROUSE-LANNEMEZAN   61kms
Au matin, la traversée de Lourdes se fait sous la grisaille, sans pluie toutefois et nous passons notre chemin avec pour objectif Lannemezan.
Nous prenons la D937 puis la D8 près de l'Adour (tiens le revoilà) jusqu'à Bagnères de Bigorre. Nous pique-niquons au bord de l'eau dans un joli jardin à Pouzac avec un breton curiste, Michel, à la recherche de l'âme soeur!
Nous sommes face au Pic du Midi ... mais rien à l'horizon sauf de gros nuages ​​noirs! pas de chance.
Nous remontons sur la D938 qui se corse un peu l'après l'embranchement de la D20, mais c'est beau. Et quelle récompense, la superbe descente de Mauvezin ... puis en arrivant à Capvern les Bains, la pluie recommence en crachin et comme nous ne sommes qu'à 5 km de Lannemezan, on n'a pas le courage de remettre le pantalon et les couvre-chaussures Goretex. Quelle erreur! Nous arrivons trempés dans la ville. Pas d'hôtel en vue, il faut sortir du centre jusqu'à la gare, pendant que Michel fait vérifier son vélo au magasin de cycles du coin, je file à l'hôtel de la Gare ... et là, porte close !
Je redescends vite fait au centre où on nous indique l'hôtel de la Demi-Lune à 4 km du centre. Je vais craquer, mais pas le choix, on fonce comme des malades sous une pluie battante jusqu'à l'hôtel providentiel. Quelle chance de trouver une chambre dans le seul hôtel du coin, un samedi (!), Nous prenons une chambre modeste mais très bien chauffée en demi-pension. Le repas à 12 € est sensationnel et nous oublions tous les aléas de la journée et espérons que demain sera meilleur!


Dimanche 27 Avril LANNEMEZAN-CAZAUNOUS 50kms
C'est encore la grisaille mais nous avons le moral car nous sommes attendus chez Robert , qui vit dans petit bled perdu sur les hauteurs de Saint-Gaudens. C'est Lydia, la Libraire de Chevreuse, qui nous a encouragé à  rendre visite à Robert, son beau-père, auquel elle est très attachée.
En attendant, nous traversons une campagne ravissante et bucolique, avec quelques belles apparitions du soleil. Vers 13h, nous nous arrêtons à Izeau l'Hôtel, dans l'abri bus face à l'église. Petit picnique d'avant de terminer les derniers kms qui nous séparent de Cazaunous.
Quel accueil spontané et naturel! Après la visite des lieux Bébert nous mène faire une petite balade dans les bois tout proches. Nous partageons un repas bien sympathique. Il nous semble connaître Bébert depuis toujours. Il nous offre le couchage dans la chambre bien chaude sous les combles et nous passons une très bonne nuit.
La journée suivante est très chouette. Bébert veut nous faire plaisir en nous faisant goûter les conserves et confitures que toute sa famille lui offre! Il ne manque de rien, chacun est aux petits soins pour lui (sa soeur, frère, fils, sa belle-soeur, etc,,,Il faut dire qu'il est très serviable et toujours disponible pour donner un coup de main...
Je prépare le déjeuner: une omelette aux girolles (conserve maison) et une salade du jardin le tout arrosé d'un bon vin de sa cave!
Après un peu de repos, nous partons ensemble rendre visite à Michèle, une amie installée à Juzet depuis 2006 dans une superbe longère authentique. Elle est en plein travaux d'ailleurs ... elle fait TOUT de  ses mains;  rien ne lui fait peur; démolir un mur en pierre, déplacer une poutre, installer un escalier etc .. rien ne l'arrête!  Bébert lui donne souvent un coup de main ainsi que ses amis motards. Elle aime parcourir les routes de montagne à moto et, tout comme moi, elle recherche les défis sportifs! Après le saut à l'élastique, son prochain objectif: le saut en parachute.
Nous passons un bon moment à deviser devant la cheminée, avant de rentrer à Cazaunous. Tout près de là, le "Cagire« qui culmine à 1912m me tente; ce sera pour une prochaine fois !
Nous offrons le dîner à notre ami dans le gîte / restaurant thai (???) situé au sommet du village. En effet, le proprio, marié à une Thai, propose des plats typiques et très bons. Le seul hic (!) c'est qu'il ne nous quitte pas pendant tout le repas (???), Très bizarre. Il nous fait le récit de toutes ses aventures en Asie, avec force détails !!! Nous repartons gavés et ivres de vin et de paroles ! 



Mardi 29 Avril CAZAUNOUS - SAINT-GIRONS  53kms
Il est l'heure de quitter notre nouvel ami et nous jurons de lui donner des nouvelles par téléphone, car pas d'internet chez Bébert!  Il doit aller à St Gaudens chez sa sœur; il nous rattrapera certainement sur la route. Le temps pas n'est trop mauvais même s'il fait un peu frais. Nous passons  par Aspet et de jolies  routes serpentant dans la montagne. Pas trop difficile.
La D60 est très chouette et quand nous débouchons sur la D117 qui mène à St Girons, nous préférons l'éviter en empruntant la petite voie qui longe le Salat (D134). C'est bien agréable et nous arrivons à Saint-Lizier, un joli village où des groupes de randonneurs  se retrouvent après leurs sorties sportives et culturelles (il y a de l'animation).
Après une pause, nous repartons vers St Girons où nous avons rendez-vous chez Iris et Eric. Ce sont de jeunes cyclovoyageurs qui ont passé 2 années à parcourir le monde à vélo : Alaska, USA, Asie Centrale, Nouvelle Zélande, Australie, Iles du Pacifique, l'Europe, etc ..
Leurs récits sont passionnants et nous en apprenons beaucoup, tant sur les pays que sur la technique du vélo et l'organisation du voyage.
Le mercredi, il pleut énormément et le ciel est bouché. Tous nous deux proposent de rester une 2ème nuit. Iris travaille et rentrera à 17h. Je leur proposer d'organiser le repas du soir en concoctant un "rougail-saucisses " pour rappeler à Iris son séjour de quelques mois à la Réunion, en tante qu'infirmière.
Parapluie en main, nous découvrons St Girons et ses boutiques. Nous faisons quelques emplettes Bio pour la suite de la route. 
Nous passons tous les 4 une excellente soirée pour les 30 ans d'Eric; la marmite de riz et le rougail ne font pas long feu!
Iris et Eric

Jeudi 1er mai, SAINT-GIRONS - FOIX 50kms
Eric se lève très tôt pour faire une course en montagne avec un ami (raquette et escalade). Nous partons sous un petit crachin (ça nous change !) et empruntons la voie verte indiquée par nos amis. 
Cette ancienne voie ferrée nous mène pratiquement jusqu'à Foix. Les 50kms sont interminables et fatigants, sans doute à cause de la montée constante et du revêtement sablonneux et collant par la pluie! Nous arrivons enfin à Foix et sans hésiter, nous choisissons un hôtel au centre de la ville, au pied du château.





Vendredi 2 Mai FOIX-PUIVERT 50 kms
Même combat! il pleut , encore et toujours plus ! A 12h, nous décidons de quitter Foix pour une autre étape en espérant que  le temps s'améliorera ... La route est belle mais nous avons le nez dans le guidon et la pluie nous fouette le visage ! pas génial ...
Par hasard, nous trouvons un abri dans le hangar à foin d'une ferme pour nous restaurer et nous reposer. Le Propriétaire de la ferme, Jean-Paul, nous surprend, et plein d'humour, il nous raconte sa vie d'éleveur. Il nous explique  sa migration sur le Plateau de Beille avec sa femme et le troupeau de vaches: une véritable expédition de 4 mois! Sa gouaille et son franc-parler nous ont bien amusés.
Nous parvenons malgré Les intempéries à parcourir 50 kms ... jusqu'à Puivert. Le site est superbe mais pas d'hébergement en vue. Le camping est fermé et le gîte d'étape est complet (un groupe de randonneurs vient d'envahir les lieux !). A la sortie du village, désespérés, nous tombons sur un B & B. mais malheureusement, les 2 chambres sont réservées. Mais le propriétaire, un anglais très sympa, nous indique un autre B & B à l'entrée du village. Il faut rebrousser chemin et grimper la route que nous venons de descendre! Nous arrivons devant une charmante maisonnette toute rénovée et bien fleurie. Un couple de retraités anglais nous accueillent et nous comprenons qu'ils séjournent chez la sœur propriétaire, absente pour quelques jours. Pas de chambre à louer! là nous n'en pouvons plus  et grâce à "notre anglais", nous parvenons à les attendrir et ils finissent par nous proposer le gîte pour la nuit. Après une bonne tasse de thé, nous nous installons dans une jolie petite chambre déco.
La propriétaire est une adepte de yoga et elle loue essentiellement par Internet et propose des séjours de yoga, relaxation, massages etc .. Toute la déco est dans un style  bouddhiste ..
Au matin, le petit-déjeuner est préparé avec beaucoup de soins. Nos hôtes improvisés se débrouillent très bien.
Ils sont en admiration devant nos vélos et nos parcours. C'est une belle rencontre.
Jean-Paul et sa femme
pause dans le hangar de JP

les Anglais























samedi 3 mai
PUIVERT-SAINTE MARIE (66) 110kms
Le temps maussade et nous partons une nouvelle fois  équipés de nos Goretex (il faut dire qu'ils nous ont été  très utiles!).

Nous ne savons pas jusqu'où nous  allons rouler mais la région traversée ne nous est pas étrangère puisque nous arrivons dans les PO où nous avons vécu 18 ans!
Nous attaquons le col de Portel jusqu'à Quillan ...


Mais c'est le versant le plus de facile (!) car la descente sur Quillan est vertigineuse e spectaculaire. Un petit café sur la principale du Village. Le temps pas n'est chaud mais il ne pleut plus, C'est déjà ça!

superbe itinéraire qui longe l'Agly, suivie du défilé de la Pierre-Lys







A la sortie du dernier tunnel , nous choisissons une jolie aire de pique-nique. Etrange rencontre que cet homme en combinaison néoprène et gilet de sauvetage qui fait les 100 pas près de sa pagaie! Explication: pris d'un malaise  lors d'une descente en radeau, ses amis ont
préféré le débarquer sur le rivage jusqu'à leur retour en camionnette. Il a froid et nous lui donnons de l'eau, du sucre et du pain d'épice. Au moment  de partir , il nous remercie en affirmant que nous lui avons sauvé la vie (!).
Notre itinéraire se poursuit dans des paysages connus et le soleil fait son apparition: St Paul de Fenouillet, Estagel où nous prenons un rafraîchissement . La tramontane se met à souffler et nous sommes littéralement propulsés vers la Méditerranée.







Le massif du Canigou
Notre compteur affiche 115kms lorsque arrivons à Sainte Marie la Mer, juste après Rivesaltes. Nous ne reconnaissons pas du tout les lieux, tant la configuration de la petite station a changé. Mais l'esprit petit village a été conservé : aucun immeuble, uniquement des petites villas.
Le camping municipal que nous avons connu à ses débuts est à présent immense et très arboré, avec de nombreux grands palmiers. Nous décidons d'y planter la tente pour 3 nuits, l'histoire de décompresser et de profiter du soleil revenu.


Le camping est très calme et nous sommes seuls dans notre secteur. Nous retrouvons avec Bonheur la plage et la  vue sur le massif des Albères.


lundi
tramontane + soleil =
les PO ne seraient pas les PO sans ces 2 composantes!
au programme: lessive, lecture, repos, messages, téléphone etc ..

Mardi 6 mai: Perpignan
Malheureusement, nos amis Françoise et Marcel sont partis en Suisse avec Thomas, leur petits-fils, pour les vacances scolaires. Quant aux Vasquez, ils sont rentrés à Barcelone après Pâques. Pas de chance !
Michel, qui est nostalgique de ses années de plage sur le littoral, pense à contacter Marcel à Perpignan qu'il n'a pas revu depuis longtemps. C'est ok, nous passerons le voir ainsi que sa femme, Maguy, après avoir résolu notre problème de  portable chez Orange à Perpignan,
Vers 15h, nous retrouvons avec grand plaisir Marcel et Maguy, fidèles à eux-mêmes, très souriants et charmants. Nous avons tellement à nous raconter qu'ils proposent gentiment de rester passer la soirée et la nuit chez eux. Nous avons bien apprécié leur compagnie et de partager des souvenirs communs.

mercredi 7 mai   PERPIGNAN-Arles sur Tech    53kms


Nous quittons  Perpignan par le Moulin à Vent, direction Villeneuve de la Raho, puis nous rattrapons la voie verte qui vient d'Argelès et file vers le Vallespir. Pas toujours bien balisée aux intersections, elle est cependant bien agréable et complètement isolée de la circulation. Nous traversons les plantations de cerisiers à Céret où les cueilleurs s'activent, c'est la Pleine saison. Sur le chemin, il n'y a qu'à tendre le bras pour attraper quelques poignées de cerises. On ne se prive pas car lors de notre pique-nique nous n'avons pas eu de dessert!! Le soleil nous accompagne toute la journée et nous retrouvons avec plaisir la chaleur printanière.                                                              
Après 53kms, nous plantons la tente au camping Riu Ferrer d'Arles sur Tech.









Jeudi 8 mai ARLES-CAMPRODON (espagne) 55 kms
Grosse étape : nous allons franchir la frontière par le col d'Ares 1 513 m.
Il fait un temps idéal et nous sommes en forme après un bon petit déjeuner consistant  (café, pain d'épice, muesli / yaourt). Notre échauffement, c'est le pliage de la tente et le rangement des sacoches. On est bien rôdé et ça se fait très vite.
un curieux ?
Même pas peur!
..des forces pour le col d'Ares 
nous devons trouver du pain pour le pique-nique et nous espérons en trouver au Tech, le prochain village. Rien, si ce n'est un bistrot bien bruyant près de la mairie. Les villageois fête le 8 mai autour d'un buffet. Personne ne réagit en nous voyant  casqués, trop occupés à boire le pastis et avaler les petits fours! on ne nous en propose pas...On repart bredouille vers Prats de Mollo où, nous dit-on, la boulangerie ferme à 13h. Il faut appuyer sur les pédales pour arriver à temps ! Très dur! et là, nous trouvons porte close et notre seul recours est un petit restau sur une place ensoleillée où nous dégustons un bon sandwich coca.





Je me dis qu'il serait bien de se délester de quelques effets inutiles et lourds en faisant un colis postal . Bonne idée SAUF que j'oubliai que le 8 mai, c'est férié! Et la Poste est fermée! Il va falloir passer le col avec tout le bardas.
Les gens sont impressionnés de voir partir chargés vers le col d'Ares! on ne peut pas  faire marche arrière ... Il faut y aller ! La route en lacet grimpe inexorablement et je fais souvent des pauses pour mieux repartir ensuite! le compteur n'avance pas , je ne vois que les mètres défiler mais pas les kms ... c'est dur, mais quel panorama à chaque virage!


Au prix de gros efforts, surtout pour moi (!) Nous arrivons au col d'Ares à 17h30. Nous rêvions de boire un pot au sommet ... malheureusement, rien, C'est mort!
Assis face à l'Espagne, nous nous préparons un bon porridge reconstituant en oubliant les difficultés.

Et maintenant, cerise sur le gâteau, nous dévalons la voie qui descend sur l'Espagne, un long ruban au revêtement parfait. Un vrai plaisir après tant d'effort!
Nous arrivons très vite à Camprodon où nous avons décidé de faire étape. Pas beaucoup de solution si ce n'est l'hôtel Sant Roc, au centre de la station. La chambre est très bien avec une jolie vue et le repas du soir excellent.

Vendredi 9 Mai CAMPRODON-BORREDA 58kms
Dès le matin, je prépare un paquet à poster au Correos de Camprodon, tout près de l'hôtel : 3kgs ! C'est de Toujours ça de moins dans les sacoches pour parcourir les routes de montagne!
Le soleil brille déjà, la journée promet d'être belle. Nous filons vers Ripoll. A Sant Joan de les Abadesses, très jolie bourgade, nous achetons le pique-nique car nous allons emprunter la "ruta de ferro" qui rejoint Ripoll. Cette voie verte est très agréable car elle surplombe la campagne (souvent en France, les voies vertes sont obscurcies par la végétation et on ne voit rien du paysage). De plus, il ya des bancs et même de jolies poubelles  tous les 200m. Nous trouvons un bel endroit pour nous concocter un bon déjeuner. On ne néglige jamais ce bon moment  qui nous permet de continuer en forme. En général, on se pose pendant près d'une heure.
Après Ripoll, nous empruntons la jolie C26 peu fréquentée et sans grosses difficultés. A Borreda, après 58kms, nous repérons un très beau camping et nous décidons de planter la tente. Comme la plupart des campings en Espagne, il est cher, plus cher que les autres! L'avantage est que nos vélos sont sous un abri et que nous pouvons y faire à manger. Les caravanes et bungalows sont occupés  le WE par des Barcelonais. Il y a une superbe piscine de 25m (!) dominant la vallée, mais nous n'en profiterons pas car elle n'est pas encore en service.















Samedi 10 Mai BORREDA-Sant Llorenç de Morunys 58kms
A 10h nous avons tout plié et nous voilà partis; ...enfin presque! on s'arrête au premier café à la sortie du village. Deux motards arrivent en même temps que nous et nous offrent le café, sympas!
Notre étape commence par une belle côte. La C26 nous mène jusqu'au barrage sur le Riu Llobregat puis Berga que j'aurais bien aimé visiter ! Oui, mais la route la surplombe en balcon et par cette chaleur, nous n'avons pas le courage de descendre pour remonter ensuite ... Quelle flegme! 
La vieille ville, classée monument historique, semble très belle de notre promontoire. Ce sera pour une autre fois.
La route grimpe en lacet dans un magnifique paysage. C'est samedi, et nous sommes doublés ou nous croisons de nombreux cyclistes qui nous saluent et nous encouragent. Nous sommes dans la Sierra de Cadi au cœur de la Catalogne. Quelques kms après le col de la Mura, nous nous arrêtons  net devant un petit restau (conseillé par un cycliste sympa): la "cantina". Sur le balcon surplombant le torrent, nous dégustons une délicieuse paella dorée à souhait. Il est + de 16h quand nous repartons et là j'ai un coup de barre! il reste 15kms ... j'ai trop mangé et j'ai beaucoup de mal à grimper ... mais heureusement le rythme revient petit à petit et nous sommes en vue du lac.
Une grande descente au milieu des pinèdes nous entraîne jusqu'aux rives de la Panta de Llosa del Cavall, puis au très beau village Sant Llorenç de Morunys. Il y a de l'animation et on croise  de nombreux vététistes avec dossards, nous comprenons qu'il y a une manifestation sportive. En effet, au cœur du village, se dressent de se nombreux stands de vente, de test à l'effort, de conseils en tout genre ... pas très utiles pour nous!
A l'office du tourisme (ouvert pour une fois!), on nous indique le camping à 3kms du village ... on n'aime pas ça, mais il faut y aller!
Nous sommes assez surpris par la configuration des lieux. Les allées sont disposées en étage au-dessus de la vallée, et sont occupées par des caravanes avec auvents, petits cabanons en bois et installations hétéroclites  ... ça fait peu "bourdigou" comme on dit à Perpignan ! 3 ou 4 emplacements dédiés aux campeurs sous "toile« comme nous. C'est peu mais nous trouvons notre bonheur entre 2 caravanes inoccupées. Deux couples de retraités installés dans la même allée pour le WE, nous offrent deux parts de paella, très bonne ma foi! Après une mauvaise impression, nous décidons d'y prendre une journée de repos.  repos total  sauf  un peu de lessive ... à la machine! Nous sommes pratiquement seuls dans le camping, c'est très calme et il fait superbement beau ...


Berga
salon écolo

appétissante!
voilà le résultat ...
des fauteuils en prêt! le luxe!
ma dernière trouvaille !
C'est pour Paul.





Lundi 12 mai St Llorenç - Coll de Nargo   57kms
Toujours le soleil, nous quittons notre camping après un jour de farniente bien mérité. Après l'achat du pique-nique dans le village, il est 11h lorsqu'on attaque le premier lacet, où se dressent de très belles résidences secondaires. Il commence à faire chaud (28 ° au compteur) et les lacets se succèdent  et nous éloignent de St Llorenç, le panorama est splendide . A 12H30, nous atteignons le col de Jou 1480m. Quel bonheur de se retrouver là-haut à la force des jambes ... et du mental! Nous nous installons sur un éperon à l'abri du vent pour déguster notre en-cas.
A 13h30, nous enfilons nos vêtements chauds car l'autre versant est plus froid 17° et la voie en balcon n'est pas très difficile et les grandes descentes se succèdent. Nous sommes déjà à Cambrils (à ne pas confondre avec celui de la Costa Daurada) où se trouve le camping. Nous prenons un chocolat bien chaud au bar juste en face : 15h30 c'est trop tôt pour planter la tente et nous avons encore quelques réserves !





















La route à venir est quand même difficile. Elle grimpe en lacets jusqu'à Alinya mais la descente en lacets est vertigineuse: tunnels, éperons rocheux surplombant notre route. Impressionnant !
C'est  grandiose et nous sommes seuls, absolument seuls !
Nous sommes littéralement projetés sur la C14 qui déboule d'Andorre. Plus que 3kms et nous arrivons au Coll de Nargo, c'est le nom du village. Nous allons à l'hôtel Betriu pour nous réchauffer et profiter d'un peu de confort. Le dîner est très bon.
Toute la nuit le vent souffle très fort et au matin, nous découvrons les sommets très bouchés et il Fait très froid.
et maintenant, la descente ...
et quelques montées, quand même!












Mardi 13 mai Coll de Nargo - PONTS  64kms
Après bien des hésitations, nous optons pour la solution la plus de la sage, ne pas continuer vers le col de Boixols 1380m, mais descendre, plus au sud en longeant el Segre. A 11h, nous empruntons la c14 jusqu'à Oliana, en passant sous 5 tunnels successifs, heureusement bien éclairés et avec une voie sécurisée. Nous avons allumé nos feux et mis nos gilets fluos.
Après  Oliana, nous achetons du pain et chocolat (Valor, bien sûr). Et pour éviter de continuer sur cette C14, nous traversons El Segre pour emprunter une petite route, plus bucolique! enfin, c'est vite dit.
Au tout début, nous sommes interpellés par des meuglements d'animaux. Ils viennent d'une immense exploitation d'élevage de bovins intensif,  plus de 1000 têtes (!) nous dira un berger rencontré un kilomètre plus loin.
Il  vient de recueillir 2 agneaux de son troupeau, tout juste nés, mais trop faibles pour survivre. Nous lui indiquons notre prochaine destination : Balaguer et il semble un peu interloqué par l'option choisie , "ça monte beaucoup!" Mais on ne s'affole pas car les automobilistes sont toujours très pessimistes en nous voyant avec nos vélos chargés!
La suite lui donnera raison ... nous n'arrêtons pas de monter des pentes raides, et de les  redescendre pour mieux les remonter ensuite sans voir la fin ...des montagnes russes ou plutôt "basques" (c'est notre référence en matière de côtes casse-pattes!).
Il fait une chaleur torride et nous contournons tous les méandres de ce lac, la Panta de Rialb, au milieu de champs de céréales puis de pinèdes méditerranéennes. C'est très beau et nous ne rencontrons pas âme qui vive ... sauf un renard qui croise notre route. Aucune voiture de tout l'après-midi.
On fait de multiples pauses à l'ombre. Notre carte est très sommaire et ne nous aide pas à voir la fin du cauchemar. Enfin, un village, Villaplana, qui semble inhabité : nous nous installons pour  pique-niquer dans un champ de coquelicots au pied de la chapelle St Miguel de Villaplana. Nous n'avons plus assez d'eau pour continuer,aussi nous décidons de chercher une fontaine au village. N'en voyant pas, nous frappons à la porte de la dernière maison et, par chance une jeune femme très sympathique nous ouvre. Elle nous indique le point d'eau et la route à suivre pour aller jusqu'à Ponts. Avec le plein d'eau, nous repartons à 15h.  Les  kms qui suivent sont épouvantablement difficiles.
A Ponts, ville sans aucun cachet, nous trouvons refuge à l'hôtel Boncompte. Cher et pas génial mais il n'y a pas grand-chose d'autre. Au repas, le rôti est servi avec 6 frites chacun ! Je n'hésite pas à dire que c'est vraiment trop peu ... et on nous apporte un grand plat de frites!


les pauvres petits veaux!
+ de 1000 têtes, nourries à la farine de???
envie de devenir végétarien ...
heureusement, ce berger va essayer de sauver ces 2 agnelets, nés cette nuit en liberté.










même pas cap !
du 8% toute la journée!


Mercredi 14 mai PONTS - Alfarrás  68kms
Nous sommes contents  de quitter cette bourgade sans âme. 
Nous empruntons la C26,  pas d'autres choix!
S'il est des étapes qu'on n'apprécie pas, celle-ci en est une, particulièrement désagréable: route rectiligne avec des montées interminables au milieu d'immenses champs de céréales, de grandes structures d'élevage intensif. De nombreux camions remplis de porcs croisent notre route en diffusant leurs effluves nauséabondes. De quoi devenir végétarien !
De plus, le vent souffle de face. Heureusement, le soleil brille et le ciel est bleu.
Nous nous arrêtons à Artesa de Segre dans une boulangerie appétissante, pour  acheter de superbes tartes de escalivada et anchois / thon .. rectangulaires. La vendeuse est amusante et très souriante.
A Balaguer, nous pique-niquons au bord du Segre en contrebas de la ville fortifiée.  Elle semble très jolie mais nous n'avons pas le courage de la visiter!
Nous nous régalons des spécialités catalanes et Michel nourrit les cygnes et canards avec les restes de pain.
A Alfarras, pas d'hôtel ni camping! Une seule petite pension complète ...! le patron nous trouve un autre hébergement à 10kms d'ici! Le seul hic c'est que ce n'est pas du tout sur notre route. Il comprend et trouve un arrangement dans son propre établissement au 3ème étage. Tout va bien, même si les sanitaires sont à l'étage. On ne va pas pleurer!







pour oublier la route épuisante!


ça, on n'aime pas : trop droit ! trop étroit !



Jeudi 15 mai Alfarrás - ALQUEZAR  82 kms
Il fait soleil quand nous quittons Alfarras, la dernière ville de Catalogne. Quelques kms plus loin, nous sommes en Aragon; les panneaux retrouvent la langue espagnole ! L'asphalte de l'A26 est magnifique et nous avalons les kms sans efforts. Pas de fortes pentes et toujours des champs de céréales et des camions de porcs en route vers l'abattoir.
A 11h, nous sommes à Binefar où je fais quelques emplettes. Nous longeons l'autopista jusqu'à Monzon. Pique-nique le long du  rio 1/2 heure seulement, car il fait trop chaud et l'ombre est rare. 
Ma recette du jour: du pain frais badigeonné d'aïoli + du surimi râpé => un régal et bien calorique !
Nous repartons vers Barbastro, notre dernière étape du jour (60 km). La ville est magnifique et nous la visitons un peu en cherchant l'office du tourisme. Fermé naturellement ! il ouvre à 16h. En attendant, on s'installe pour le goûter (on mange tout le temps!) sur la terrasse ombragée de la place, les pieds en éventail.
A l'heure dite, un homme travaillant au musée du vin d'à côté, nous aborde et nous conseille un superbe de camping à Alquezar. Chouette!  sauf que c'est à 20kms d'ici ... mais il est tellement persuasif qu'il nous convainc de reprendre la route (facile, dit-il). Il nous dissuade de visiter les Bardenas, notre prochaine destination. C'est trop aride et sans grand intérêt selon lui. Il nous vente la beauté de la vallée de Guara et du village d'Alquezar. 
Convaincus, nous repartons pleins d'espoir de poser nos sacoches dans un lieu idyllique.
La route est superbe, Elle traverse des paysages doux et verdoyants ainsi que de charmants villages perchés. Mais le clou du tableau se détache devant nous: Alquezar, un village fortifié bâti sur un éperon rocheux spectaculaire. Nous n'avons pas de mal à finir notre étape (à part la dernière côte) et à 18h,  nous arrivons  dans le camping du même nom: Alquezar.
Accueil sympathique et notre emplacement est sympa, sous des oliviers tout tordus . On va poser là au moins 2 jours , c'est trop beau!

un domaine viticole futuriste!



Barbastro


ALQUEZAR



Vendredi 16 mai ALQUEZAR
Après une très bonne nuit au calme, nous partons visiter le village à pied: splendide!
repos l'après-midi à l'ombre des oliviers.





















Samedi 17 mai ALQUEZAR
Visite de la Collégiale perchée tout en haut du village. Nous assistons à l’arrivée d'un joli mariage par le chemin de ronde en fanfare. Pour éviter les entorses aux femmes à talons, des espadrilles ("bigatanes" pour Les catalans) de toutes les couleurs et toutes les tailles sont à disposition à l’entrée du chemin de pierres. Un sac en papier décoré permet d'y transporter ses chaussures habillées ! Très ingénieux et amusant à voir.  
A la tombée de la nuit, nous partons à pied admirer le village éclairé.  C'est extraordinaire.
Au retour, nous croisons la petite employée du camping, promenant chien. Elle est colombienne et travaille en Espagne depuis 10 ans et subvient aux besoins de ses parents, retraités "sans retraite", en Colombie!                                                                                  


















Dimanche 18 mai  ALQUEZAR - MURILLO DE GALLEGO 94kms


Tout le camping est endormi quand nous partons à la douche à 8H. Pliage et petit déjeuner consistant
et à 10h, nous sommes à la réception. Sandra, la petite colombienne nous attend pour la photo et échanger les mails.
Nous prenons la jolie route A1229 qui relie Alquezar à la N240. La campagne est verdoyante et douce malgré le manque d'eau, paraît-il. Nous nous arrêtons avant Galiego pour nos emplettes habituelles. La boutique est une vraie caverne d'Ali baba et j'y trouve un kit de couverts bien pratique (j'ai oublié le mien sur le banc du col d'Ares!). Ensuite la route principale ne présente aucune difficulté et nous offre la sierra de Gara en toile de fond. Les automobilistes du dimanche sont très prudents et nous arrivons sans mal à Huesca, petite ville provinciale bien agréable. Nous nous installons pour déjeuner sur un banc près de la Plaza de toros. Deux jeunes filles nous abordent, curieuses de notre équipage. Ce sont des étudiantes en médecine et diététique qui sont impressionnées et très curieuses de nos périples. Très sympathiques.
Nous repartons vers Ayerbe que nous atteignons à 17h :  joli village, mais nous décidons de continuer pendant 10 kms jusqu'à Murillo de Gallego, où le camping est situé dans un site unique, paraît-il.
Au pont qui enjambe le Gallego, le spectacle est magique! La muraille rouge qui enserre le petit village "Los Mallos de Riglos" est  impressionnante!
Le camping est vide et nous avons l'embarras du choix pour installer la toile sous les oliviers. Je privilègie la vue mais Michel cherche le terrain le plus de souple pour planter les piquets! Pas évident car la pluie est rare dans la région et le sol est secos ...
Après la douche, on se laisse tentés par le petit restau dont la terrasse offre une vue de choix sur le site. Nous passons une agréable soirée par une température très douce. On prévoit un temps plus mitigé les jours prochains; profitons de l'instant présent !
nous quittons Alquezar

Sandra

la boutique miraculeuse






Araceli y Mirella à Huesca




Murillo de Gallego

Los Mallos de Riglos




Lundi 19 mai  MURILLO - Tiermas   85kms
A 6H, nous sommes réveillés par le cri d'animaux qui semble être le Hi-Han d'un âne (???) En espagnol (???) Bizarre! on se  rendort jusqu'à 8h. La journée s'annonce belle et nous apprécions le desayuno seuls sous les oliviers.
Au camping, on m'annonce que l'animal en question est un paon ! Qui l'eut cru? ils font l'élevage pour les oeufs ...et on nous en propose gentiment une boîte de 6 ! sympa mais impossible à transporter dans les sacoches sans risquer l'omelette avant l'heure! dommage!





La N240, très belle et peu fréquentée, nous offre des paysages variés et de jolis villages perchés. Nous faisons même un petit crochet pour admirer le panorama du village Villalonga. On s'offre un café con leche sur la terrasse de l'auberge du village. Le patron nous propose de poser pour des photos afin de  compléter son blog ; il a le sens de la mise en scène! c'est très amusant. 





Suite à des travaux préparatoires gigantesques sur la nationale, la circulation est déviée sur l'autoroute. Nous roulons tranquilles jusqu'à Tiermas où se niche le camping sur les rives d'un lac. Le temps est menaçant , aussi, nous préférons prendre un  mobilhome  "pas tout jeune" (20 €) pour la  nuit.
Un couple de motards de français très sympathique nous accompagne au dîner. Très sportifs, ils envisagent de voyager à vélo dans quelques temps. Nous les encourageons vivement. La soirée est très conviviale.

















Mardi 20 mai Tiermas-PAMPLONA 67kms
Les motards, Claudie et François, partent vers le sud-est et nous vers le nord- ouest! La route est complètement fermée à tout véhicule, même les vélos et les pèlerins! Nous sommes obligés de la contourner en grimpant jusqu'au Monastère de Leyre. La route est petite et très jolie mais épouvantablement raide !!! c'est un vrai chemin de croix sur 4 kms !
Une fois là-haut, on engloutit un coca hors de prix, au milieu des touristes venus visiter en bus ou en voiture. Ils ne se doutent pas de l'épreuve que nous venons d'endurer ... et ils s'en moquent bien, d'ailleurs !
Nous voilà repartis , mais cette fois, pour une descente ... à 10 ¨% très très longue, bien appréciée, jusqu'à  la N 2420 qui longe l'autopista qui mène à Pampelune. Nous sommes pratiquement seuls sur la route  mais le bruit lointain des camions sur l'autoroute nous accompagne tout le temps!
A la fin de notre pique-nique, vers 13h, l'orage gronde et la pluie commence à tomber. Juste le temps de repérer une bodega fermée. On s'y abrite juste à temps, avant l'orage de grêle.
A peine avons-nous parcouru 2kms après l'accalmie, que le tonnerre gronde à nouveau et là c'est un déluge de grêlons qui s'abat sur nous. Nous plongeons littéralement dans un petit village "mort" ... où on trouve miraculeusement un porche pour s'abriter. Nous installons nos petits sièges pour patienter confortablement assis.
Les 15 derniers kms sont plus agréables, sans pluie et nous nous mettons même en short  et T-shirt.
En vue de Pampelune, la N240 se perd tout d'un coup et nous nous retrouvons sur une piste longeant l'autoroute ! Très drôle, sauf qu'on pas n'est du bon côté, nous dit un cultivateur ! Il nous indique un tunnel pour traverser l'autopista. Et quel tunnel? un boyau étroit et infâme qui débouche sur ... un escalier difforme ! Il nous faut porter les vélos à tour de rôle (Pékin-express!) jusqu'à un camino qui semble nous mener jusqu'à la ville. 
A une intersection, dans le doute, on arrête un couple de joggeurs (désolé!). Très gentil, le señor nous fait le plan très détaillé sur un post-it  du trajet jusqu'à la rue San Nicolas à Pampelune (la rue des bars à tapas). C'est un cycliste chevronné qui a écrit avec sa fille "La ruta D.Quijote en VTT". Nous échangeons blog et mail. Grâce à lui, nous arrivons sans aucune difficulté à notre pension en plein centre ville. C'est l'hôtel Otano où nous avions terminé notre périple autour de l'Espagne en mai 2013.
Claudie et François
le fameux monastère de Leyre!





le tunnel maudit





Mercredi 21 mai PAMPELUNE-Elizondo  64kms
Matin gris et très pluvieux !  ça nous rappelle l'épisode de l'an dernier! mais, cette fois, pas question de rejoindre la France en train ! trop de galères. Coûte que coûte, il faut passer le col!
Il est près de 11h quand nous sortons de la ville que nous connaissons déjà, ça facilite les choses. A Arre, nous empruntons la N121A très fréquentée par les camions qui remontent en France par Irun. Pour le moment, le temps est correct  et les kms défilent sans difficultés.
Mais au bout de 20kms, l'orage gronde et la pluie nous surprend (encore!) Et c'est dans l'urgence que nous enfilons nos Goretex. On se précipite dans le village tout proche Aritzu (on a toujours de la chance !) et nous nous engouffrons dans un garage privé ... ouvert aux 4 vents! Pourquoi se "priver" d'une pause bien méritée ?
Nous n'avons pas eu le temps de faire des courses, nous nous arrêtons à Arraitz, dans une belle auberge qui sert des menus routiers pas chers, bons et copieux. A 15h, on attaque le col en passant par la route évitant les tunnels (interdits aux vélos) beaucoup plus longue mais superbe. Nous sommes seuls, le soleil est de retour et le vent nous pousse , heureusement car ça grimpe !
Après un retour sur la Nationale (horrible), on  la quitte aussitôt pour emprunter la NA2540 Qui serpente à mi-pente dans un paysage fabuleux parsemé de villages typiques et fleuris. Puis, un mirador nous offre une vue plongeante sur la vallée de Baztan (Rivière) et tous les villages qui se succèdent, le dernier étant Elizondo où nous allons, chez Joseba.
Joseba, vit  dans un appartement joliment restauré au cœur de la petite ville (3000h), ses fenêtres surplombant la rivière. C'est un WS que nous avions contacté l'année dernière, mais compte tenu des conditions météo abominables sur les massifs, nous avions et renoncé et pris le train. 
Après une petite visite de la ville, nous nous retrouvons tous les trois autour d'un repas de légumes et céréales concocté par ses soins. Son parcours est très intéressant: il est animateur à la radio basque du Canton (actualités, interviews, débats ...) et  c'est un adepte du vélo au quotidien et du voyage à vélo. Il a parcouru la France et l'Europe et sa prochaine destination : la Serbie ou le Portugal.
Merci pour ton accueil Joseba.
sortie de Pampelune

les vautours fauves







Elizondo



le Baztan





Joseba
Jeudi 22 mai ELIZONDO-ITXASSOU 64kms
Joseba est parti très tôt animer son émission de radio. Nous quittons  Elizondo vers 10h sous un très beau soleil. Nous prenons la N1213 qui mène en France. Après un petit crochet pour visiter un joli village, nous partons sur une route parallèle la NA2608 sans nous en apercevoir. Ainsi, nous virons plein Est le vent dans le dos (!). Notre carte est sommaire et ce n'est qu'en arrivant au col que nous découvrons notre erreur. Mais rien de grave, au contraire, la voie est superbe au-dessus de la vallée de Baztan. Nous atteignons le Puerto de Izpegui 672m à 12h30.
Des cyclistes français (en "Cervelo") viennent de St Etienne de Baigorry et nous annoncent de grosses bourrasques de vent dans la descente. Nous amorçons la descente avec prudence jusqu'à St Etienne (une étape de notre GR10).
A la sortie du village où nous cherchons désespérément une boulangerie ouverte (on n'est  plus en Espagne!) nous croisons un cycliste bien sympa qui s'arrête pour nous saluer.
Après quelques minutes d'échange, il insiste pour nous faire visiter sa bergerie nichée un peu plus haut. Un "PEU", c'est beaucoup dire : le chemin est ardu et on doit pousser les vélos! Michel regrette déjà le détour mais Albert, le breton, basque d'adoption, est convaincant. Nous arrivons enfin à son refuge accessible après avoir franchi le lit d'un  torrent ! Peu banal ! on passe avec des bottes  ou comme moi, pieds-nus, dans l'eau glacée, c'est divin!
C'est une jolie petite maison aménagée avec goût, tout confort où Bébert aime se réfugier. Nous préparons ensemble des spaghettis al dente avec huile d'olive et sel de guérande  que nous dégustons sur la terrasse. Décidément, les "Bébert" sont très hospitaliers et nous sommes ravis d'avoir cédé à son invitation insistante ! Pastis et rosé arrosent le repas (enfin pas pour moi) et à 15h, il faut repartir...
On pense s'arrêter au camping de Cambo les bains. La route est très fréquentée et les automobilistes français nous stressent beaucoup. Rien à voir avec le comportement des Espagnols au volant (l'Espagne à vélo: un régal).
Vers Louhossoa, nous croisons un curieux équipage, les Cyclistiers (l'arbre qui produit des cyclistes selon Amandine!), un jeune couple et leur fillette de 4 ans 1/2 partis de Grenoble pour faire leur tour de France en 6 mois. (http :/ / www.lescyclistiers.com/). Nous échangeons avec grand plaisir sur les joies du voyage à vélo.
Après quelques kms, nous décidons de planter la tente dans le camping d'Itxassou, avant Cambo. Il est temps de se reposer, l'herbe est tendre et la tente se monte rapidement. La piscine couverte est bien tentante. Nous irons demain avant de partir.
La nuit est très agitée = pluie diluvienne et fortes bourrasques! la tente tient bon...
Elizondo
un blason
 sur chaque façade







...parti de Porto, il file vers l'Allemagne! ultralight !






St Etienne de Baïgorry

la bergerie de Bébert




Camping à Itxassou avant le déluge
vendredi 23 mai: Dernière Étape = Itxassou - Soustons  87kms
Il pleut des cordes ce matin et nous tardons à sortir du sac! 
pour le plongeon dans la piscine, c'est râpé! On aura la douche avant d'atteindre les sanitaires tout proches!
Enfin, une accalmie vers 9h et nous plions à toute vitesse. La tente trempée est engouffrée dans son sac, du coup, beaucoup plus lourd! Nous décidons de rouler à nouveau équipés de nos Goretex, décidément !
La route est désagréable mais heureusement, nous pouvons prendre le chemin de halage de la Nive, très agréable et sécurisé. Le soleil est de retour; on se déshabille!
Quelques kms avant Bayonne, des travaux sur la piste nous obligent à reprendre la nationale. Puis, nous la retrouvons malgré le manque de balisage, un peu au pif, jusqu'au cœur de Bayonne, sous un beau soleil.
A la sortie de la ville, en se rapprochant de la mer, au port, le vent souffle très fort en rafales et nous met souvent en difficultés.
ensuite, nous empruntons la Vélodyssée jusqu'à Soustons à 20kms/h de moyenne!
la Nive

Bayonne




l'océan déchaîné

la Vélodyssée vers Soustons

La boucle est bouclée :
1500 Kms de Soustons à Soustons =  31 jours autour des Pyrénées, nos montagnes préférées.